Grenoble – 16 Juillet 2020
Cet essai est la première démonstration de l’administration intraveineuse de nanoparticules hybrides chez l’homme, et de leur capacité à cibler spécifiquement les tumeurs. Par ailleurs, l’évaluation de la quantité de nanoparticules au sein de la tumeur et pendant le traitement, grâce à l ‘IRM, est une démonstration clinique du potentiel théranostique de AGuiX.
Plus précisément, cet essai First In Man de la société NH TherAguix, piloté par le CHU de Grenoble Alpes (principal investigateur Dr. Camille Verry, Service de Radiothérapie) a permis d’évaluer AGuIX en terme de tolérance après injection, de pharmacocinétique, de prise de contraste en IRM et de premières preuves de radiosensibilisation. Cinq paliers de dose (15mg/kg, 30mg/kg, 50 mg/kg, 75 mg/kg et 100 mg/kg) ont été testés avec succès sur 15 patients présentant 4 types de métastases cérébrales (issues de cancer primaires de type mélanome n=6, cancer du poumon de type NSCLC n=6, du côlon n=1 et du sein n=2).
- Une amélioration du signal IRM (faisant suite à l’injection intraveineuse de AGuIX) a été observée pour tous les patients dans les quatre types de métastases cérébrales. L’amélioration moyenne du signal IRM se corrèle de façon linéaire avec la dose injectée. Aucune variation de signal n’a été observée dans les tissus sains. Ces résultats mettent en évidence les atouts de l’administration par voie intraveineuse qui permet un ciblage spécifique des tissus tumoraux, sans dépôt dans les tissus sains et sans aucune modification du parcours de soin.
- Une augmentation du signal IRM a été observée dans les tissus tumoraux jusqu’à une semaine après l’administration de AGuIX. Cette rétention tumorale permet de limiter le nombre d’injections d’AGuIX dans le cadre de protocoles de radiothérapie fractionnée, c’est-à-dire étalée sur plusieurs jours.
« Les résultats IRM de cette étude montrent, pour la première fois chez l’homme, le ciblage des tumeurs (métastases cérébrales) par accumulation de nanoparticules à base de gadolinium. Au delà de l’aspect qualitatif, il a été possible de quantifier la concentration en nanoparticules. Ces premiers résultats cliniques positionnent AGuIX comme un potentiel médicament théranostique, puisque la même injection permet de quantifier la radiosensibilisation préalablement à la radiothérapie » commente Markus Loeffler (Chief Medical Officer de NH TherAguix).
Suite à cet essai, NHTherAguix est entrée en Phase 2 à travers 2 essais cliniques portant sur la radiothérapie des métastases cérébrales, soit en irradiation pan-encéphalique (NANORAD 2), soit de façon complémentaire par radiochirurgie stéréotaxique (NANOSTEREO). NANORAD2 est un essai multicentrique randomisé français (100 patients) piloté par le CHU Grenoble Alpes (p.i. Dr Camille Verry). Il combine la radiothérapie pan-encéphalique à 3 injections intraveineuses de AGuIX à 100 mg/kg. NANOSTEREO est un essai multicentrique français (55 patients) piloté par le Centre Léon Bérard à Lyon (p.i. Dr Tanguy Ronan). Dans cet essai, la radiochirurgie stéréotaxique est combinée à 2 injections intraveineuses de AGuIX à 100 mg/kg. En parallèle, un essai de phase 1b sur le cancer avancé du col de l’utérus (12 patientes) est en cours à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif (NANOCOL , p.i. Prof. Cyrus Chargari).
« Ces résultats prometteurs, concernant le ciblage des métastases cérébrales par AGuIX et aussi la quantification de la concentration en AGuIX nous ont logiquement conduit à prolonger cet essai de Phase 1 par un essai de Phase 2 randomisé visant à démontrer l’efficacité de AGuIX lorsqu’il est combiné à la radiothérapie. Nous espérons notamment avoir un meilleur contrôle tumoral et augmenter la survie des patients en combinant la radiothérapie avec ce nouvel agent radiosensibilisant » rapporte le Dr Camille Verry, principal investigateur de cette étude clinique et coordonnateur national de l’essai multicentrique NANORAD 2 en cours d’inclusion.
À propos de AGuIX : Le médicament candidat AGuIX, dont l’efficacité potentielle repose sur une structuration nanométrique, est administré par injection intraveineuse. Il combine trois atouts essentiels pour combattre les tumeurs et accessibles à partir de la même injection : cibler, imager et traiter. La technologie AGuIX s’inscrit donc dans le concept de théranostique qui correspond à une combinaison de thérapie (effet radiosensibilisant) et de diagnostic (visible en IRM), et plus largement dans la médecine personnalisée de demain, sans changer le parcours de soin du patient. Du fait de sa biodistribution et de son mode d’action, le nanomédicament AGuIX a un large spectre d’action en direction des tumeurs solides dont 60% sont traitées par radiothérapie.
À propos des métastases cérébrales : La survenue de métastases cérébrales est un événement courant dans l’histoire du cancer et affecte très négativement l’espérance de vie des patients. Pour les patients atteints de métastases cérébrales multiples, malgré les progrès de la radiochirurgie stéréotaxique et des nouveaux traitements systémiques (immunothérapie et thérapie ciblée par exemple), les estimations de survie globale à 2 ans et à 5 ans pour tous les types de tumeurs primaires sont respectivement de 8% et 2% environ.
À propos de la société NH TherAguix : NH Theraguix est une start-up de biotech française basée à Grenoble et créée en 2015 par deux scientifiques co-fondateurs, le Prof Olivier Tillement (Conseiller scientifique de NHTherAguix et Directeur de l’équipe Fennec, Institut Lumière Matière, Université de Lyon 1) et Géraldine Le Duc (CEO de NH TherAguix), après 10 ans de recherche préclinique. La technologie du médicament candidat AGuIX est appuyée par 12 brevets et plus de 70 publications scientifiques. La production de AGuIX est assurée par des partenaires tels que Sanofi et Carbogen. En 2019, la société a levé €13M de fonds dilutifs (Série A) et €5M de fonds non dilutifs. L’équipe se compose actuellement de 13 personnes et son conseil d’administration est présidé par Hervé Brailly. La société poursuit sa stratégie de façon ambitieuse puisqu’elle est actuellement concentrée sur son développement clinique aux USA et sur le développement préclinique d’une seconde génération de médicament.
À propos du CHU Grenoble Alpes : Dans le Top 10 des meilleurs hôpitaux de France, le CHU Grenoble Alpes (CHUGA) est l’établissement de référence et de recours des hôpitaux de l’arc alpin. Fort de plus de 10 000 professionnels, le CHUGA accueille chaque année 900 000 patients, en assurant des soins médicaux et chirurgicaux courants et hautement spécialisés et en accueillant en urgence 24h/24 et 7j/7 l’ensemble des malades. Performant dans toutes les spécialités médicales et disposant d’équipements à la pointe de la technologie, le CHUGA possède de nombreux domaines d’excellence, tant dans la prise en charge médicale que dans la recherche. Il est le premier CHU français à être certifié de niveau A dans sa globalité et en première intention par le collège de la Haute Autorité de Santé (HAS). Le CHU Grenoble Alpes bénéficie d’un fort potentiel dans de nombreux domaines de recherche sur lesquels s’établit sa notoriété scientifique. Le CHUGA peut compter sur la solidité de ses liens avec l’Université Grenoble Alpes, acteur incontournable et indispensable, pour structurer un continuum dans la recherche en santé, et sur le dynamisme économique de la métropole grenobloise, véritable pépinière d’innovation. Au quotidien, de nombreux professionnels, médecins et chercheurs, sont engagés dans des projets internationaux et sont à l’origine de différentes premières mondiales à Grenoble. Avec plus de 1 400 protocoles de recherche clinique en file active, plus de 1 000 nouvelles publications et 5 000 patients et volontaires sains inclus chaque année, la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation du CHU Grenoble Alpes occupe le 12e rang national.
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