Fortement engagé dans la lutte contre le cancer, le CHU Grenoble Alpes est l’un des cinq centres français -et le seul établissement de santé de l’arc alpin- à expérimenter un nouveau traitement de chimiothérapie basé sur la pulvérisation intra-abdominale. Le 10e patient a été traité lundi 24 avril par les équipes du Pr Catherine Arvieux et du Dr Abba, chirurgiens digestifs au CHU Grenoble Alpes.
Appelé PIPAC ou chimiothérapie intrapéritonéale vaporisée, ce traitement innovateur est destiné aux patients atteints d’un cancer digestif qui s’est étendu au péritoine, appelé carcinose péritonéale. « La technique appelée PIPAC permet d’injecter la chimiothérapie sous forme d’aérosol pressurisé dans l’abdomen préalablement insufflé lors d’une cœlioscopie réalisé de façon classique, comme pour une ablation de la vésicule par exemple», explique le Professeur Arvieux. En plus d’agir au plus près des tumeurs, cette technique permet une diffusion de la chimiothérapie en profondeur dans le péritoine et d’utiliser des doses de chimiothérapie quatre à dix fois plus faibles que par voie intraveineuse. Cela entraîne une meilleure qualité de vie des patients car il y a, après PIPAC, très peu des effets secondaires habituels en chimiothérapie (fatigue extrême, diarrhées, ulcération des muqueuses) permettant de limiter l’hospitalisation postopératoire à quelques jours , voire à réaliser ce traitement en ambulatoire.
Pour assurer l’efficacité du traitement et la sécurité du patient et de l’équipe soignante, la réalisation de cette chimiothérapie intrapéritonéale gazeuse nécessite de suivre un protocole très strict qui a pu être mis en place grâce à une collaboration étroite entre l’équipe chirurgicale et l’équipe de pharmacie clinique et de préparation des chimiothérapies (avec les Dr Marjorie Durand et Magalie Baudrant, pharmaciens hospitaliers).
« Face aux cancers péritonéaux , la chimiothérapie intrapéritonéale vaporisée a pour ambition de prolonger l’espérance de vie pour certains patients et pour d’autres d’accéder à des interventions plus lourdes comportant une ablation de toute les lésions tumorales et une chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP) » conclut le professeur Catherine Arvieux.
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